Ah.... si Toi lecteur qui parcours ce blog, et que Tu as un âge canonique situé entre 24 et 28 ans, Tu dois sûrement Te souvenir que vers la fin des années 90, c'était l'apogée des chansons groove-R'n'B.
Tu sais, ces chansons qui sentaient bon le mélange entre la pop commerciale, le rythme syncopé de la drum'n'bass et les envolées vocales qui suintaient le gospel et le rythm'n'blues. Cette époque allait être d'une certaine manière - toute proportion gardée - le siècle des Lumières, dans le domaine du R'n'B, comme on l'appelle à tort, aujourd'hui, pour désigner à peu près tout ce qui se fait de "commercialement écoutable", et qui n'a ABSOLUMENT rien de R'n'B (les initiales originelles du sus-cité "Rythm'N'Blues"...).
Bref. Cette époque si lointaine - et pourtant si proche - avait vu l'émergence de nombreux groupes (Destiny's Child, All Saints), l'internationalisation du genre (Shola Ama, Jamelia, Samantha Mumba), la réapparition d'artistes (Toni Braxton), la disparition de certains (Aaliyah), sans compter ceux qui allaient habilement mélanger les genres du rap, du hip-hop, de la country, pour en faire des oeuvres plus accessibles au grand public...
Mais ces années étaient aussi particulièrement excitantes, car on pouvait sentir qu'il y avait un vent de nouveauté, des envies des producteurs et des compositeurs de proposer des sons novateurs, originaux, et des mélodies entêtantes.
L'une d'entre elles - et personne, absolument PERSONNE ne pourra dire le contraire - allait être si caractéristique de l'époque, que même les allergiques à ce genre musical reconnaissait l'air, la mélodie et les notes à la simple évocation du titre....
Il n'est pas question d'étudier le pouvoir d'accoutumance de "The Boy is Mine", avec ses riffs de basse, ses lignes de violons, cet envoûtant et unique accord d'harpe, mais aussi la parfaite harmonie qui s'opère entre la voix des deux chanteuses, et qui trouve ironiquement toute sa force lorsqu'elles jouent de leur duel lors du refrain (et supposée réelle en dehors des studios).
Ce qu'il intéressant de voir, c'est le fait que ce MEGA tube de Brandy et Monica, était propre à l'atmosphère musicale d'alors, qui, il faut l'avouer, dénuée du piratage et du téléchargement illégal à outrance actuel, était relativement éclectique et où les sons ne se ressemblaient pas tous (quand aujourd'hui, il est quasi-impossible de ne pas retrouver le même producteur derrière sa table de mixage....et qu'en plus, ça s'entend, même pour un non-mélomane).
Bref #2. Tout ça pour dire que opportunisme musical oblige, les deux donzelles, qui, hormis peut-être Brandy qui a plus ou moins tenté - et plus ou moins réussi - de rester active, n'ont plus véritablement réussi à réitérer ce succès de 1998. Et se sont alors décidées à réintégrer les studios, ensemble, parce-que bon, on le sait tous : 1+1 = 2 (et peut-être beaucoup de zéros derrière).
Le clip est sorti hier et à bénéficié d'un tapage médiatique sans précédent aux Etats-Unis. Sauf que les filles, oui, mais non.
Malheureusement, même si 14 ans après, "It all belongs to me" nous permet de nous replonger l'espace de 5 secondes (juste le temps en fait de voir la tête de Brandy et Monica dans le même clip...) dans les 90s, l'essai s'avère vain et non-concluant.
Impossible de vraiment savoir ce qui empêche d'y prendre du plaisir : le son général qui semble sortir tout droit d'un ancien temps?
L'incapacité justement d'avoir voulu s'inspirer des modèles de la Motown, au point d'en faire une chanson finalement paresseuse et conventionnelle?
La désagréable sensation d'entendre les deux chanteuses vouloir prendre l'ascendant l'une sur l'autre, alors que la chanson est sensée être celle de la réunification?
L'hyper-superficialisation des chanteuses, qui semblent crouler l'une comme l'autre, sous le poids des années de leur joaillerie, de leurs robes coutures, et je ne parle même pas de leur visage qui ont l'air de s'être fait violé par leur trousse de maquillage?
Non, vraiment, je vois pas.
Bref #3. Un retour bel et bien raté, qui signe définitivement la fin d'une époque musicale (oui, je déconne : ça fait longtemps qu'elle est finie).
Mais Toi, lecteur, T'es content de retrouver Tes deux copines?
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