12.3.12

trust


ATTENTION : la critique suivante ne peut se faire sans spoiler certains détails du film. Donc si Tu as envie de le découvrir, le Ra'T T'exhorte à passer Ton chemin.

C’est quoi?
Une jeune bouffonne adolescente de 14 ans reçoit un Macbook Pro pour son anniversaire et découvre les plaisirs de Facebook, Twitter, Skyblog, Myspace et autres réseaux sociaux. Et comme c'est une jeune bouffonne adolescente, elle découvre aussi les joies du chatroulette. Et des premiers e-loves en ligne. Sauf qu'elle est bouffonne Américaine, ses parents sont riches, ont donc les moyens de la rendre ultra-connectée avec tout un arsenal de produits high-techs et que donc bien entendu, elle n'a jamais pu tomber sur les campagnes d'Action Innocence ou d'Europol. Mais elle va par contre bien tomber dans le panneau.


Pourquoi? 
Parce-que c'est le deuxième long-métrage de David Schwimmer, le Ross de Friends.
Parce-que David Schwimmer, après la série qu'on lui connait tous, a passé beaucoup de temps en Angleterre, à mettre en scène des pièces de théâtre, ce qui est souvent un signe de qualité.
Parce-que Clive Owen, qui reste un très bon acteur, versatile dans ses rôles, tout en sachant rester crédible. 
Parce-que le sujet est assez casse-gueule, plus souvent traité en téléfilm et non au cinéma.




Le + : 
  • de très bons acteurs (même s'ils sont des fois à la fine limite du cabotinage) ;
  • un vrai personnage à sauver : celui joué par Zoé Levin, dans le rôle ingrat de la Best Friend Forever, et qui s'avère être le seul à être réaliste et cohérent, voire même être le rôle moteur du film, puisque c'est elle qui va tout bouleverser sans en mesurer les conséquences, tout en faisant avancer le film
  • une fin pas vraiment finale, mais réussit néanmoins à laisser le goût amer auquel on s'attendait depuis le début du film ;
Le - :
  • Catherine Keener, qui avec sa grande copine Sela Ward, joue le mieux (voire, ont même créée) une nouvelle sorte de personnages cinématographiques, à savoir la mère de famille totalement hermétique au monde qui l'entoure, quitte à en devenir aveugle, bête et abrutie au possible ;
  • le coup de grâce du film qui arrive bien trop tard;
  • les incohérences permanentes du film : d'un coup, le spectateur apprend qu'elle fut violée, puis après, en fait, mais non, mais finalement il se pourrait que ah ben attends non il serait possible que pas du tout ????
  • L'héroïne principale, Liana Liberato, qui est juste in-su-ppor-table !
  • La tentative d'usages symboliques qui en deviennent clichés, à savoir le cadeau empoisonné : (MacBook ==> Apple ==> la pomme empoisonnée ==> Blanche-Neige ==> AH AH Ah ah ah ah ah...)
  • un schéma narratif trop classique et qui réussit le tour de force de devenir d'une bêtise sidérante : le cadeau empoisonné - l'enfer c'est les autres - le consentement - le supposé viol - la tentative d'avancer malgré les événements - la tentative de suicide - le père qui veut se venger et qui finalement...DEMANDE PARDON A SA FILLE D'AVOIR VOULU LA PROTÉGER PARCE-QU'ELLE S'EST FAITE VIOLER ????!!!! Alors qu'elle fut consentante ??!!! #wtf (with a capital F)
  • Malgré de très bons acteurs, les personnages sonnent bizarrement et extraordinairement faux (à voir pour le croire : les pires scènes de dîners en famille qu'il m'ait été donné de subir voir).




Ze scène :
la discussion finale entre le père et sa fille. A l'image générale du film : incompréhensible, irréelle et inadéquate.



Au final : on se retrouve devant un film qui rassemblait tout ce qui aurait pu lui donner de la force et de l'originalité, à commencer par un pitch peu usité au cinéma et qui se saborde tout seul, en devenant totalement abs-con. 
La réalisation s'avère plate, avec un abus de gros plans nauséeux, finalement bien trop lisse, mais aura peut-être le mérite (ou pas) de donner 2 façons de voir les choses : ou on prend le parti de se dire que finalement la fille était consentante, qu'elle est dans la bêtise de l'âge et qu'il n'y a pas eu de sévice et donc que le film est plutôt intéressant dans la dissection du traitement d'un tel drame. 
Ou on se range du côté du père, l'ado est vraiment con et on a juste envie de lui foutre un torgnole en lui disant limite que c'est bien fait pour sa gueule, qu'elle se réveille et que tout le monde autour d'elle aussi, ce serait bien! 
Bref, une fois le film terminé et les lumières rallumées, on se dit qu'avec la dualité des personnages qui ne semblent pas savoir sur quel pied danser, l'intrigue clairement divisée en deux parties...à force de trop brouiller les pistes, c'est inévitable, on s'y perd.
La Note : 1/5

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