12.4.12

cloclo

C’est quoi?
Vie et mort de Claude François : le destin brisé d'un artiste français entier (oui bon c'est exagéré, mais vous avez tout résumé en une phrase).


Pourquoi? 
Parce-qu'un nouveau biopic "bien d'chez nous, mon gars", après les Mesrine, Coluche, l'histoire d'un mec, Séraphine, Jeanne d'Arc et autre La Môme.
Parce-qu'un teaser particulièrement efficace.
Parce-que la présence de Jérémie Rénier, acteur assez transparent en temps normal, mais dont la présence au générique était aussi évidente que l'homosexualité de George Michael. 
Parce-que Florent Emilio Siri, plus connu pour ses oeuvres bruyantes comme Nid de Guêpes, Hostage ou l'Ennemi Intime.









Le + : 
  • une vraie fidélité dans la dépiction d'un homme maniaque, jaloux du succès du autres, exigeant, excessif, hystérique, paranoïaque et parfois à la limite du psychopathe;
  • la présence de chanteurs dans leurs jeunes années comme Johnny Halliday jeune, Gilbert Bécaud, France Gall...sans n'avoir recours à aucun effet spécial à part un sosie saisissant (dites ces 2 derniers mots vite pour voir...). Une mention spéciale à Robert Knepper, le Theodore "T-Bag" Bagwell de Prison Break, dans le rôle de Frank Sinatra.
  • Un Benoît Magimel mé-co-nnai-ssable dans le rôle de l'attaché de presse, Paul Lederman. Il faut vraiment qu'il soit déguisé pour qu'il joue bien, lui?
  • ....et un Jérémie Rénier véritablement impeccable.
Le - :
  • une bande-son uniquement composée de chansons de Claude François, disposées dans un ordre chronologiquement discutable;
  • malgré la volonté de retranscrire l'ambiance de l'époque, au moyens d'éléments de décor et de costumes appropriés, tout semble trop faux;
  • malgré la richesse paradoxal du personnage, le film s'intéresse finalement plus à son côté womanizer qu'autre chose, qui le fait passer pour un véritable queutard lubrique.







Ze scène :
l'interprétation de "My Way", par Frank Sinatra, sur l'apparition de Claude François au Royal Albert Hall. Véridique : j'ai senti chaque pore de ma peau s'ouvrir (oui, c'est glamour dis comme ça...).


Au final : Florent Emilio Siri nous offre un film plutôt intéressant, à nous dessiner le portrait d'une homme triste, perdu et seul, car à la recherche constante d'amour et d'affection, mais sauvé par le fait qu'il soit déphasé avec son temps et son époque (mais n'est-ce pas la marque des plus grands d'être aux antipodes de la mode actuelle...?) et donc finalement très intelligent, car maniaque, bourreau de travail et faisant attention à chaque détail qui lui permette d'avancer. 


Cloclo aurait pu devenir un simple biopic des plus classiques, mais est sauvé en partie par de nombreux plans-séquence magnifiques, un montage dynamique et aussi nerveux que son personnage éponyme.
On regrettera que le film s'attelle un peu trop à dépeindre un Cloclo si sombre, un peu comme le Ray de Taylor Hackford, mais il se reprend dans certains plans, bien trouvé, comme le traitement de ce fameux samedi 11 mars 1978, efficace dans sa sobriété et son traitement. Un exemple dont devraient s'inspirer les biographies à venir, qui ont trop tendance à privilégier les plans à rallonge et les accords de violon lacrymaux.

On peut également toujours se  questionner sur la légitimité d'un artiste tel qu'il le fut, finalement plus adaptateur de musique pop, copieur inspiré (comme par exemple l'origine des Claudettes), parfois à la limite du plagiat, plus parolier et entertainer que vrai artiste (dans le sens où il composerait de A à Z).
Mais vu l'enthousiasme que l'on ressent devant le film et la facilité de remémoration au son de chacune de ses chansons, on ne peut vraiment pas mettre en doute le fait que ses chansons sont inscrites à tout jamais dans le patrimoine culturel français. 

La Note : 2/5


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