11.4.12

the hunger games

C’est quoi?
L'adaptation d'une série de bouquins écrits par l'américaine Suzanne Collins et qui raconte la vie et la rébellion, dans un futur plus ou moins proche, de toute une génération, au sein d'une nation totalitaire, Panem.
A commencer par l'héroïne, Katniss Everdeen, qui, devant participer au programme télévisé annuel, un mix entre Big Brother et Survivor, va peu à peu s'ériger contre l'hégémonie politique et le gouvernement en place (et non, il n'y a aucun Nicolas, aucun François, aucune Eva ni aucune Nathalie dans ce film...).

Pourquoi? 
Parce-que son histoire, mélange entre Battle Royale, The Running Man et Le prix du Danger
Parce-que j'étais intrigué de voir ce qu'une rivale de Stephenie Meyers pouvait bien nous pondre pour déclencher autant d'évanouissements auprès des petites pucelles prépubères et des geeks et autres nolife de la planète. 
Parce-que je voulais voir ce qui pouvait bien justifier tout ce pataquès autour de l'actrice Jennifer Lawrence.
Parce-que Josh Hutcherson.........

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Le + : 
  • les comédiens les plus connus sont méconnaissables, car grimés, ce qui nous pousse presque à jouer tout le long du film à Guess Who? ;
  • le film est une excellente satire de ces émissions du style "les ch'tis", "toute une histoire" ou encore "tous différents", dans ce qu'elle dépeint de ces campagnards niaiseux, tournés en dérision pour satisfaire le désir (morbide) du foutage de gueule par les citadins ;
  • les acteurs sont plutôt bons, hormis Lenny Kravitz, qui prouve ici qu'il est bien meilleur chanteur qu'acteur, empêtré dans un rôle ingrat et dans lequel il est ridicule, à avoir la même posture dans cha-cun de ses plans;
  • l'idée de transformer l'environnement dans lequel se déroule le jeu, par les producteurs et les ingénieurs est plutôt malin, car cela donne des possibilités infimes et rend le jeu plus dangereux.
Le - :
  • le film s'intéresse très peu aux autres concurrents que le quintet de tête, ce qui est dommage vu leur potentiel respectif (en particulier la jeune Amandla Stenberg, qui interprète Rue);
  • le changement de régle en cours de jeu : ridicule, sans aucun sens et justifie juste une porte ouverte au mélodrame et à une romance on ne peut plus téléphonée;
  • le score de James Newton Howard est excessif, appuyant de manière trop complaisante la montée dans le drame.

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Ze scène :
le décompte avant le lancement du jeu. La seule scène qui arrive à retranscrire la tension palpable et une certaine excitation avant que tout commence.

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Au final : Gary Ross réalise avec The Hunger Games un film divertissant, mais relativement classique (ce qui en soi n'est pas vraiment étonnant au vu de sa filmographie très courte, à savoir l'original mais inachevé Pleasantville et l'ennuyant Seabiscuit).
Alors que l'écrivaine criait à qui voulait l'entendre que son oeuvre prenait comme inspiration le mythe de Thésée, les jeux de gladiateur ou encore la guerre en Iraq, il serait plus approprié de dire que la critique première dont le film se fait l'écho est celle d'un appétit morbide et malsain de la plèbe (que Toi et moi représentons) pour l'exposition dans les média des attitudes exacerbées des petites gens, ne nous faisant rire que parce-qu'elle nous renvoie à notre propre pathétisme. 


Moins transgressif dans son traitement que Battle Royale (dont l'inspiration - voire le pompage - est à la limite du plagiat, à l'image de ces décors furieusement empruntés au chef-d'oeuvre japonais), le film est plus intéressant dans son traitement d'une TV grisante, manipulatrice des sentiments, que la vision dystopique d'une système social basé sur la compétition outrancière ou la perte de valeurs d'une jeunesse nouvelle, dépeinte dans l'oeuvre de Koushun Takami. Le récit et la portée tragique, politiquement incorrecte de l'histoire, sont annihilés par les bons sentiments dégoulinants et une musique sirupeuse au possible.
On est même dangereusement tenté d'y assimiler le fait que le scénario de base ait été écrit par une femme, là où le même postulat pour Battle Royale avait été pondu par un homme. Ce qui aurait vraiment pu être un film bien plus percutant au regard de ce qu'il s'y passe est édulcoré, au point de se retrouver face à un Twilight fait cette fois pour les garçons.

On se demande toutefois quel est l'intérêt d'en faire encore deux suites...

La Note : 2/5

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