2.4.12

perfect sense

C’est quoi?
Londres, de nos jours. Une épidémie fulgurante, s'attaquant aux sens humains, commence à toucher la population et s'étend au reste du monde.
Sauf que c'est le moment où Michael (Ewan McGregor), chef cuisinier et Susan (Eva Green), épidémiologue, tombent amoureux l'un de l'autre... 

Pourquoi? 
Parce-que l'histoire semble prendre la contrepartie de films "catastrophe" et autres films de virus, en évoquant une histoire d'amour sur fond de contamination généralisée.
Parce-que bien que méconnu, le réalisateur David Mackenzie a réalisé certains des plus émouvants films d'amour écossais (et non, cette daube n'en fait pas partie...).
Parce-qu'Ewan McGregor est toujours très bon pour jouer les fous amoureux transis lorsqu'autour de lui, rien ne va (The Pillow Book, A life less ordinary, Moulin Rouge!, Deception, I love you Philipp Morris...).

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Le + : 
  • le réalisme du film (un détail, mais j'étais scotché devant le macbook blanc d'Eva Green, tout cabossé, avec la moitié du clavier défoncé...) ;
  • les pré-symptômes de la contaminations sont originaux et sans être gores, arrivent à être angoissants;
  • la maladie qui touche la population est innovante et relativement flippante, alors qu'il n'y a aucun effet propre au genre, du style zombifications, morts massives ou chutes dans la folie...;
  • pour les petites coquines et petits coquins sensibles, oui, on voit toujours les fesses et la zigounette d'Ewan McGregor...les lolos d'Eva Green aussi!
  • les deux acteurs centraux sont excellents, surtout dans les derniers instants, en prouvant leur talent par un simple jeu physique, ne prononçant plus aucun mot jusqu'à l'écran noir.
  • la similitude entre le sujet et le magnifique blog que Tu lis en ce moment !
Le - :
  • une musique mélodramatique omniprésente, là où la mise en scène réussit à nous immerger dans le même désarroi que les personnages, via notamment des effets sonores et visuels terriblement efficaces;
  • l'utilisation d'une voix off inutile, nous servant les mêmes soupes "la vie vaut la peine d'être ressentie...le manque de passion est égal au néant....l'amour c'est voler si haut...demain ce sont les soldes chez Tati..." (enfin, ce genre de phrases sur la vie, quoi!).

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Ze scène :
lorsque Detective (Denis Lawson), le patron du restaurant lit le papier d'un critique culinaire, alors que tout le monde vient de perdre le sens du goût : intéressante et subtile, car l'émotion qu'on en ressent  témoigne d'un apprentissage à ré-apprendre à se focaliser sur d'autres choses, malgré la perte de repère.
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Au final : partant sur le même postulat dystopique que l'imparfait Blindness, Perfect Sense en prend la route opposée dans l'envie de se focaliser sur l'histoire d'amour entre les deux personnages, malgré un monde qui s'écroule. 


Si le film fonctionne, c'est en grande partie grâce à cette maladie simple, efficace, réaliste et finalement plus angoissante qu'une simple épidémie zombifiant les humains : parce-qu'elle remet tout en cause, à commencer par ces sens que nous avons, tout un chacun, finit par prendre pour acquis.

La force du scénario en est amplifiée par cette histoire d'amour devenant de plus en plus intense et la force, leur seul salut qu'ils trouvent l'un en l'autre est proportionnelle à l'escalade de violence qui précède la perte d'un sens, et que l'on sait menant vers une fin inexorable.
Une fin que compense alors une mise en scène relativement classique et qui devient magistrale, en en faisant perdre tout l'aspect prévisible grâce à son scénario et encore une fois, ses deux interprètes, dont la force du jeu se révèlent dans toute leur beauté, dans ce climax prenant, intelligent, abouti et nous laissant comme fut réalisé ses 3 dernières minutes : sans voix.

La Note : 4,5/5



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