13.3.12

j. edgar


C’est quoi?
Une cinématobiographie sur John Edgar Hoover, le fondateur du Federal Bureau Investigation, plus communément connu sous le nom de éfbyaïe (aka FBI).
Sa vie, ses relations, son oeuvre. Sa sexualité aussi.
Pourquoi? 
Parce-que le scénario est signé Dustin Lance Black, celui qui avait pondu celui de Milk ou ceux de la série Big Love.
Parce-que Leonardo DiCaprio m'est personnellement l'image représentative du fait que le poids des années fait décidément le talent.
Parce-que Armie Hammer. Une bombe sexuelle douée, ça existe. 
Parce-qu'il y a une tripotée d'acteurs made in UK qui sentent bon le théâtre (et donc le talent), avec en tête la sublime Judi Dench
Et non, je me contrefous que ce soit un Clint Eastwood : je n'ai aucune attirance particulière pour un cinéma que JE juge vieillot, ringard, redondant et larmoyant.
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Le + : 
  • les très nombreux cameos : Ed Westwick, le Chuck Bass de la bouse série Gossip Girl, Miles Fisher de Final Destination 5, Dermot Mulroney, Josh Lucas...;
  • la relation entre Tolson et Hoover est finement traitée : simple, efficace, réduite à son essentiel, dans la description d'un amour impossible. D'un côté, un homme qui s'affirme et est prêt à assumer cet amour. De l'autre, celui qui est prisonnier des conventions et subit l'influence d'une mère imposante et ancrée dans des valeurs archaïques ;
  • des acteurs magistraux, en phase absolue avec leurs personnages : DiCaprio, bien évidemment, mais aussi une Naomi Watts qui prouve que, bien dirigée et dans un rôle parfait pour son physique, s'avère une excellente actrice dans le rôle d'une secrétaire effacée, mais aux aguets.
  • Sans compter un Armie Hammer (tout désir de s'adonner à des pratiques peu orthodoxes avec lui sont bien évidemment ici exemptées) séduisant, sûr de lui, au jeu aussi rayonnant que l'étincelle malicieuse qui scintille dans ses yeux à chacun des plans dans lequel il apparaît. Il en devient le parfait contrepied à un DiCaprio en phase d'oscarisation;
  • une véracité des faits, probablement contestable pour un étudiant en histoire de l'Université Catholique de l'Ouest, mais qui paraît étoffée pour apprendre 2-3 choses sur l'histoire du monde à des néophytes tels que le Ra'T.


Le - :
  • la désagréable sensation d'un Léonardo plus efficace dans son grimage en vieux Hoover que lors de ses jeunes années ;
  • l'éternelle assimilation d'une homosexualité refoulée à (ne barre aucune mention inutile) : l'absence du père / la présence étouffante de la mère / le désir de porter robes et quincailleries; 
  • une explosion de violons dans les dernières minutes du film, afin de mettre l'emphase sur le début de la fin.
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Ze scène :
la confrontation entre le personnage de DiCaprio, Hoover, et celui de Hammer, Clyde Tolson, son supposé amant. 5 minutes d'intensité dramatique et l'une des plus belles scènes de déclarations d'amour gay au cinéma.
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Au final : finalement moins ennuyeux que prévu, J. Edgar réussit à décrire un personnage torturé, à la limite de la mythomanie, paradoxal dans son envie de protéger son pays, mais incapable de régler ses propres questionnements intrinsèques.
Le film est également sauvé par une écriture intelligent, d'un scénariste ouvertement gay qui choisit de ne pas se complaire dans les inévitables élucubrations du genre (comme le font Ryan Murphy avec son personnage de Kurt Hummel dans Glee, ou Alan Ball et son David Fisher de Six Feet Under), mais préfère se concentrer sur la dévotion et la paranoïa, la folie de cet homme pour son pays. Un homme qui a su s'entourer de bonnes personnes, clairvoyantes et lucides, mais tellement fascinées et aveuglées par son aura et son intellect qu'elles finissent par lui témoigner une loyauté et un amour sans limite.
Malheureusement, à l'image du dernier récit de Tolson sur la vérité Hoover, on reste sur un arrière goût d'inachevé, ce truc qui manque pour parfaire un film qui reste malgré tout agréable à visionner.
La Note : 3/5

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