28.3.12

les infidèles


C’est quoi?
Pendant moins de 2 heures, 7 réalisateurs explorent le thème de l'infidélité, en mettant en scène une galerie de personnages, dont deux commun, Gilles Lellouche et Jean Dujardin.


Pourquoi? 
Parce-que l'idée des scènettes était intéressant.
Parce-que la présence d'un grand nombre d'humoristes et d'acteurs comiques assez efficaces : Alexandra Lamy, Gilles Lellouche, Géraldine Nakache, Manu Payet, Isabelle Nanty...
Parce-que la polémique des affiches, ou la représentation même de l'hypocrisie bourgeoise, bien pensante, qui hurle au scandale face à des posters qui ont juste pour portée de tourner ses protagonistes en ridicule, alors les kiosques à journaux sont habituellement recouverts de couvertures de magazines pornos. 






Le + : 
  • des répliques cinglantes et plutôt hilarantes ;
  • on se retrouve totalement perturbé, lorsqu'on en vient à ressentir de l'empathie pour le personnage principal ;
  • l'idée de différencier les scènettes par le grimage des personnages ;
  • les intermèdes sont hilarants et cocasses.
  • malgré un plantage en demi-teinte à lire dans le segment sous-cité, Alexandra Lamy explose en à peine 6 minutes - et de très loin! - le reste du casting. Et confirme le fait qu'elle est l'une des actrices les plus mésestimées du cinéma français actuel.
Le - :
  • certains plans se veulent drôles en ridiculisant à outrance les protagonistes, en les positionnant dans les situations les plus scabreuses et se révèlent tout simplement d'une vulgarité hallucinante;
  • oh merde, y a Sandrine Kiberlain.....;
  • ...et ne T'en déplaise, Jean Dujardin me confirme qu'il est un acteur exécrable et que non, il ne suffit pas rejouer son personnage de Jean dans 1 Gars, 1 Fille en lui ajoutant certes un peu plus de nuances, pour se dire "acteur"!









Ze scène :
l'interméde "Manu Payet". C'est odieux, déplacé, et totalement antinomique au regard de la portée de l'ensemble. C'est bien que pour une fois on essaie de faire réellement quelque chose de différent en France, mais si les Etats-Unis et l'Angleterre arrive à le faire - et bien mieux -, c'est aussi parce-que culturellement, everything is bigger, everything is too much. 
Si la France est reconnu à l'étranger, c'est pour son cinéma dit "d'auteur", épuré, réfléchi, raffiné, car intellectuel (une vision probablement erronée, mais il suffit de voir qui sont les réalisateurs français les plus reconnus à l'international...). Il est possible et bénéfique de changer les choses, tant mieux, mais il est impossible de se séparer de la "culture", intemporelle et qui représente la première pierre caractéristique de toute civilisation.



Au final : malgré des acteurs qui osent se mettre - littéralement - à nu comme on le voit rarement au cinéma, et grâce au procédé de segmentation de l'histoire, propulsé sûrement par le succès de séries TV à la 1 Gars, 1 Fille, Scènes de ménage, Caméra Café, Kaamelott et autre SodaLes Infidèles est trop bancal pour être réellement attachant. Comme tous les films à sketches, les segments sont d'une efficacité inégale : 
  • l'Intro pondue par Fred Cavayé est d'une vulgarité affligeante. Rien de plus à dire;
  • Le Séminaire de Michel Hazanavicius est relativement cruel, mais le ton y est très juste;
  • Lolita par Eric Lartigau apparaît d'abord très intriguant, puis finit par s'embourber dans son propre discours et fournit une morale trop bien pensante;
  • La Question posée par Emmanuelle Bercot met en scène le vrai/faux couple Lamy/Dujardin dans ce qui paraît d'abord comme un épisode d'1 Gars, 1 Fille réalisé par Godard, et des acteurs d'une perfection à tomber...sauf que tout d'un coup, lorsque tout éclate, sans parvenir à l'expliquer, tout sonne faux, s'écroule, en devient surjoué et s'en dégage une désagréable impression de voir une pièce de la Comédie Française mise en scène par un professionnel du boulevard. Si le but était de réaliser un remake de l'intimité violée à la Kidman/Cruise dans Eyes Wide Shut, malheureusement c'est raté. Et c'est d'autant plus affligeant que ce segment est réalisé par le seule femme de l'ensemble.
  • Alexandre Courtès pose sa caméra le temps d'une réunion des Infidèles Anonymes vraiment hilarante et qui réussit là où le film aurait probablement pu se situer, à savoir la comédie de l'absurde, l'humour du néant comme l'a fait des séries comme Seinfeld ou le fait actuellement l'excellent Cougar Town. De loin, le meilleur segment...
  • ...puis Lellouche et Dujardin passent derrière la caméra pour Vegas, et c'est un brusque retour à la vulgarité, toujours aussi dénué de sens, qui souhaite décrire des mecs ridicules, beaufs et paumés, en y injectant de l'humour fortement inspiré par The Hangover, contrebalancée par un peu d'humanité, au moyen de l'éternelle question de la rédemption et de la remise en question.....
....jusqu'à ce final qui résumera l'idée générale du film : la base de la trame sur l'infidélité n'est finalement qu'une excuse pour s'intéresser à ce que les plus perspicaces auront pressenti depuis le début : là où les rapports homme/femme sont et resteront constamment sur la tangente, perdurera l'amitié virile dont les rapports peuvent effleurer la fine ligne de l'homosexualité.

Sauf que (s)abordée comme dépeinte dans le film,  on en ressent juste une homophobie latente détestable et répugnante.

La Note : 2/5

Et oui, l'affiche de cet article est bien une parodie...
  



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