17.3.12

Rundskop


C’est quoi?
Dans une ferme au fin fond de la campagne belge : une famille de fermiers bovins, dont un homme rustre, aux muscles aussi saillants que ceux de ses bêtes. Autour de ça gravite une histoire de trafic de bêtes, de stupéfiants, une romance, des meurtres et autre affaire de voiture volée. 
Tout se passe bien jusqu’à ce que doit arriver le télescopage auquel on s’attend tous.



Pourquoi? 
Parce-que la première image du film que la Ra’T a vu était l’espèce de grosse masse musculaire de l’acteur principal : improbable.
Parce-que l’envie de découvrir un film belge autre que C’est arrivé près de chez vous ou ce qui semblait être autre qu’une bête comédie communautaire. Parce-qu'un film belge qui se retrouve aux Oscars, c'est assez rare et aussi bien (voire mieux) que lorsqu'un film français muet, en noir et en blanc et nul à mourir l'est aussi.
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Le + : 
  • l’acteur principal, Matthias Schoenaerts, au nom imprononçable, mais une VRAIE révélation, qui apparaît d'emblée comme un gros lourd, roulant des mécaniques et dès lors que l’on comprend le pourquoi du comment du WTF, on ne peut qu’être ému et touché par ce corps finalement non-voulu et dans lequel réside encore une âme de gamin ;
  • l’humour décalé belge ;
  • des personnages bien dessinés, qui montrent le soin apporté par le metteur en scène à mettre ses héros au coeur du récit ;
  • la dramatisation et la portée narrative des personnages, leur évolution en paradoxe qui les voit évoluer à l’inverse opposé des bases sur lesquelles ils s’inscrivaient dans le postulat de départ.
Le - :
  • les deux personnages des garagistes, insupportables (et français...?);
  • l’atmosphère un peu morose et morne de la campagne flamande, à laquelle il peut être difficile d’accrocher;
  • les clichés inévitables de la région wallonne, centrée autour de la prostitution et des trafics en tout genre...;
  • les nombreuses histoires parallèles qui sont censées se croiser et dont on ne voit finalement jamais la fin.
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Ze scène :
«Casse-Couilles». Insoutenable. Il faut le voir pour le croire. Et encore.
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Au final : Rundskop (ou Bullhead dans sa version nationale) se révèle être un drame émouvant et touchant, beaucoup plus subtil que ce que ses premières minutes pourraient laisser croire, remplis d’infimes détails qui, une fois le film digéré, voit leur symbolique magnifiée. A l’exemple de cette salle de bains, dans laquelle finalement le personnage vit et meurt à la fois (non ce n’est pas un spoiler. «Symbolique» je Te dis!). 
Porté par un acteur qui gagne vraiment à être connu (mais bon, il ne m’a pas attendu pour ça, vu que Jacques Audiard a décidé d'en faire son personnage principal dans son prochain film...) et dont l’intensité indéniable du jeu est renforcé par un corps sculptural, qui donne tout son sens au terme de jeu «physique». Jamais un corps n’avait été aussi expressif au point qu’il en traverse l’écran  et en fasse ressentir la sueur, la chaleur et l’odeur corporel. 
Malheureusement, les histoires policières imbriquées et les aller-retours temporels mal placés freinent grandement l’impact du film,  qui aurait pu être une vraie merveille...ce qui ne m’a pas empêché d’avoir la gorge nouée et les larmes aux yeux à l’apparition des premiers lettrages du générique.

La Note : 3,5/5

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