C’est l’histoire d’un mec, Brandon Sullivan (Michael Fassbender), qui a sa vie entièrement réglée selon les désirs de Popaul (qui non, n’est pas son poisson rouge, mais bien son organe de virilité). Toutes les cavités y passent, quelque qu’elles soient, quand ce n’est pas sa main. Mais lorsque sa petite soeur Sissy (Carey Mulligan) débarque chez lui, c’est carrément non-non dans sa vie et dans sa tête...
Pourquoi?
Parce-qu’il n’y a rien de mieux qu’une mégalopole pour jouer à fond sur la carte des paradoxes : remplie d’habitants, on ne s’y sent pas pour autant moins seul.
Parce-que parler de la dépendance au sexe, on a rarement vu ça au cinéma.
Parce-que tout ce qui est sensé être superflu reste superflu (l’adultère du patron du protagoniste? Expédié en 2mn).
Parce-que Steve McQueen, le réal’, prend habilement le parti d’inverser les codes du cinéma : on rentre dans la vie du personnage dont on sent d’emblée le «souci», mais ce n’est qu’une fois seulement la solution envisageable, que ce problème libère finalement sa pleine puissance.
Parce-qu’à force de vouloir tout voir (et donc privilégier les plans larges), on en avait presque oublié que filmer au plus près ses personnages (très gros plan, gros plan, plans torse) permet de se concentrer uniquement sur eux et rien d’autre.
Parce-qu’à force de vouloir tout voir, on finit par se sentir un peu voyeur et détourner le regard (ben oui, Michael Fassbender fait pipi la porte ouverte, comme ton mec, ce gros porc).
Parce-que peut-être qu’après ce film, on va se finir par se détacher un petit peu du porno (Youtube, -porn, xhamster, le tag parfait...on s’appelle, on se fait une bouffe?)...?
Et puis parce-qu’au final, le plus intéressant ce n’est pas ce mec accro au sexe, mais plutôt cette histoire d’amour filiale qui paraît d’abord glauque, puis touchante, puis chelou, puis carrément sublime.
ET parce-que Michael Fassbender est quand même sacrément excitant à regarder, même quand on le voit se transformer en «monstre».
© 2011 - Fox Searchlight |
Le + :
- des acteurs tous impeccables (même les prostituées, si si...) ;
- un sujet pas forcément traité au cinéma ;
- une mise en scène remarquable (brrr, cette scène de footing...) ;
- ça finit de manière très chelou ;
- ..et puis un Michael Fassbender et une Carey Mulligan qui se donnent vraiment. Non, mais, VRAIMENT.
Le - :
- On reste quand même beaucoup dans le film d’auteur (lenteur, heurts, sueur, absence de chaleur...et plein d’autres trucs en -eur). Juste ZZZzzzzronfflll...
- l’inévitable scène de trauma avant le final, à fond les pianos.
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Ze scène :
Celle du restaurant, la première rencontre entre Brandon et sa collègue Marianne (Nicole Beharie). La première VRAIE scène de restaurant sur un écran, saisissante de réalisme et qui sera l’unique et seule bouffée d’air frais sur les 101 minutes du film.
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Au final : on se retrouve devant un film oppressant, âpre, souvent tendu, au point d'en faire plus un thriller qu'un film dramatique... A quand remonte la dernière fois où nous nous sommes retrouvés devant des personnages aussi perdus, désemparés et qui finissent par ressembler à tous ces gens que je, que Tu croises tous les jours au bureau, dans le métro, dans la rue et pour lesquels Tu ne prêtes aucune attention? Même si on peut souvent regretter le côté trop poussif du genre cinématographique dans lequel il veut s'inscrire, en usant de ses codes à outrance, et en n'offrant presque aucune échappée à ses personnages, Shame reste une expérience mille fois plus sensorielle que le film du samedi soir de Canal+.
La Note : 3,5/5
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